Nous sommes maintenant au XXIème siècle… La télévision a changé les relations entre les gens ! Mais alors, comment était la vie avant ? Après une dure journée de labeur passée à la ferme, dans les champs ou les ateliers de filature (velours), on allait chercher le lait à la ferme et en attendant la fin de la traite, on glanait des « informations » pour la soirée. L’été, quand le soir arrivait, les gens sortaient leur chaise ou leur banc devant leurs portes et discutaient avec leurs voisins. Les soirées d’hiver, le pas de porte n’étant plus de saison, les uns allaient chez les autres pour papoter autour du feu ; c’étaient les veillées, au cours desquelles les jeunes écoutaient les « histoires » que racontaient leurs aînés !
Pendant très longtemps, c’est aux puits qu’on allait chercher l’eau ; on puisait l’eau à l’aide d’une « seille », gros seau en bois. Si la corde du puits « le baron » cassait, le seau restait au fond. Il n’était pas question de l’y laisser, l’époque ne supportait pas le gaspillage. Il fallait alors qu’un homme courageux du village descende dans le puits. On préparait alors un câble muni d’un bâton attaché en travers. Le gars courageux chevauchait le bâton et on le descendait à bras d’homme puis on le remontait, le seau était récupéré. L’eau dans les maisons n’est arrivée à Grattepanche qu’en 1959 ; cela a permis un confort appréciable, mais les contacts humains se raréfièrent. Les nouvelles venaient aussi de l’extérieur. Les gens de passage dans notre village racontaient ce qui se passait dans les villages des alentours. On apprenait de cette façon quelques anecdotes, mais aussi les naissances, les mariages et aussi, malheureusement, les décès. Le médecin (Dr BINAN 1936/37) venait en voiture à cheval, il a même fini sa carrière à bicyclette, ayant perdu son cheval… Amélia qui habitait presque en face de la mare faisait office de sage-femme. Personne ne sait plus qui lui avait enseigné son art. Puis, ce furent Mesdames Irène VASSEUR et Ernestine SOMMERMONT, qui lui succédèrent auprès des jeunes mères.
Chaque famille avait au moins un jardin qui produisait pratiquement les légumes pour l’année. Le surplus était conservé pour l’hiver, soit en stérilisation, soit par dessiccation… On faisait ses confitures et ses pots de cornichons. Presque tout le monde avait quelques poules et quelques lapins : « L’étendue et la qualité des prairies artificielles permettaient aux habitants de Grattepanche de se livrer avantageusement à l’élevage des abeilles et de réaliser sans grandes dépenses des profits considérables. » (Monsieur POCHOLLE, qui a été instituteur dans notre village, indique 50 ruches en 1896) Ce village qui vivait en autarcie, du produit de ses champs, de ses jardins et de ses élevages, et il y a plusieurs siècles, de ses vignes (!) avait cependant besoin de produits de consommation. Le marchand de charbon vendait aussi de l’épicerie et offrait la possibilité aux hommes de se réunir autour d’un verre.
Les cafés étaient nombreux. Il y eut le café DECOUTURE, qui est aujourd’hui un logement communal (1 Rue du Haut), le café CLORINTHE vers Oresmaux, celui de Philidor NAVARRE dans la rue de l’église. Après la guerre de 1939-45, il ne restait que celui de Gaston BETTE ; puis lui succéda Jane PAYEN. Ce fut certainement Jacques VASSEUR qui termina cette série de lieux de réunion des hommes. Auparavant, adultes et enfants se faisaient une joie « d’aller au lait »… Cette tradition est finie puisqu’il n’y avait plus d’élevage de bovins dans les fermes qui restaient encore à la fin du XXème siècle. Seul un éleveur de moutons, M. FLEURY Philippe, résistait encore au début du XXIème siècle, en les faisant pâturer l’été dans les larris.
Pour s’approvisionner, les habitants se rendent de plus en plus dans les supermarchés d’Amiens ou Ailly-sur-Noye. Depuis les années 60, le village ne comporte plus aucun commerce. Quelques commerçants des environs passent en camionnette, pour apporter pain, viande, épicerie, poisson…
Le village s’est largement étendu en constructions privées depuis les années 1960… La population est croissante ; on est passé de 120 habitants en 1970 à 287 en 2006. Par contre, le village est devenu peu à peu « un village dortoir », c’est-à-dire que les personnes ne sont plus présentes dans la journée ; elles partent toute la journée à l’extérieur (surtout Amiens) pour y travailler…, ne rentrant que le soir !
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